En Afrique, c’est un fait, la population active est de plus en plus nombreuses, les jeunes galèrent pour trouver un emploi décent, et être recruter de façon formelle car il y a plus de besoins de jobs que d’offres disponibles sur le marché de l’emploi. C’est cet état des lieux qui a été revu par l’Organisation Mondiale du Travail dans son rapport de 2020 intitulé Rapport sur l’emploi en Afrique : Relever le défi de l’emploi des jeunes. Le document peut être consulté en suivant ce lien: https://www.ilo.org/sites/default/files/wcmsp5/groups/public/@africa/@ro-abidjan/documents/publication/wcms_761156.pdf
En effet, sur le continent Africain, les gouvernements, les agences et les cabinets de recrutement sont en observation pour voir ce qu’ils proposent afin de relever les défis liés à l’insertion des jeunes dans le monde de l’emploi. D’après plusieurs experts, le recours à l’intelligence artificielle serait un moyen pour accélérer les processus de recrutement, inclure la jeunesse en leur proposant des jobs selon leurs compétences et de limiter les pénuries de main d’œuvre observés dans certains secteurs. D’après une source sûre, les spécialistes estiment à 34 jours le temps d’embauche d’un salarié et ce délai passerait à 9 jours avec l’introduction d’une intelligence artificielle. (https://www.jeuneafrique.com/emploi-formation/675148/tribune-ce-que-lintelligence-artificielle-peut-apporter-au-capital-humain-africain/ )
D’un côté, l’insertion d’une intelligence artificielle dans le recrutement en Afrique signifierai inclusion et diversité tout en redynamisant le marché du travail surtout pour un grand nombre de jeunes actuellement au chômage. De plus, les recruteurs qui ont eu recours à l’intelligence artificielle dans les processus de recrutement seraient plus rapides, plus inclusifs, plus réactifs et plus précis dans leurs prises de décisions. D’autre part, l’utilisation excessive de l’intelligence artificielle en Afrique ferait passer l’aspect humain du processus de recrutement au second plan. Vu sous cet angle, quels sont les enjeux et les limites de l’intelligence artificielle intégrée au recrutement en Afrique ?
- L’intelligence artificielle intégrée au recrutement: usages 1-Automatisation des tâches
Au niveau mondial, l’intelligence artificielle et les technologies d’automatisation prennent le dessus dans le secteur des ressources humaines. De l’analyse de CV jusqu’à la planification automatique des entretiens d’embauche (toutes ces différentes activités) sont de plus en plus réalisées sans l’apport de l’être humain.
En effet, l’intelligence artificielle dans le recrutement s’utilise
i-pour analyser automatiquement les CV des candidats puis les évaluer en leur donnant un score,
ii-pour la vérification automatique des références fournies par les candidats,
iii-pour planifier automatiquement les entretiens d’embauche avec les candidats.
Il en ressort donc que grâce a l’intelligence artificielle il y a non seulement une automatisation des tâches, une présélection accélérée des candidats mais aussi la limitation des erreurs qui pourraient se glisser dans le processus de sélection des candidats. L’ IA offre une chance égale à tous les candidats et permet plus de rationnalité dans l’analyse des dossiers de candidatures
- 2-Présélection accélérée des candidats
En utilisant l’intelligence artificielle dans le cadre des recrutements, les travaux de préselection des candidats sont effectués de façon automatisées. Les tâches des recruteurs jadis chronohages laissent place à de nouvelles technologies de pointes qui facilitent les processus d’embauche du candidat idéal.
- 3-Limitation des erreurs de recrutement
Avec l’utilisation de l’intelligence artificielle les erreurs sont quasiment impossibles. L’exactitude de ces technologies en temps réel limite ou minimise les erreurs de recrutement.
- 4-Augmentation de la productivité des recruteurs
Les recruteurs ont l’occasion de voir comment les algorithmes des intelligences artificielles fonctionnent concrètement ce qui leur permet de consacrer du temps à d’autres tâches autres que le recrutement de personnes. Ce qui améliore considérablement leurs productivités dans d’autres exercices de leurs fonctions rh.
- 5-Analyse plus rapide des données liées au recrutement
Avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, il est constaté une analyse rapide des données liées au recrutement. Les recrutements qui durent normalement des mois sont réalisés en utilisant l’intelligence artificielle avec plus de précision en moins de temps.
- 6-Faciliter la prise de décision
Les prises de décision deviennent très faciles grâce aux intelligences artificielles qui font tout le travail, limitant les erreurs de recrutement.
- 7-Réduction des coûts de recrutement
Avec l’utilisation de l’intelligence artificielle, les coûts de recrutement sont réduits considérablement.
- 8-Identifier les sources de financement possible
L’identification des sources de financement possible devient simplifié avec l’utilisation de l’intelligence artificielle.
- 9-La prédiction du comportement futur du marché du recrutement
Les intelligences artificielles qui peuvent prédire le comportement futur du marché du recrutement sont très recherchés au niveau mondial. Cela évitera à des entreprises, des cabinets d’études et des grands groupes d’engager des dépenses inutiles.Malgré les performances des technologies automatisées et leurs résultats époustouflants les équipes de recrutement en Afrique sont loin de partager l’enthousiasme général. En Afrique , dans le domaine du recrutement, il existe encore à plusieurs niveaux une peur de remplacer l’humain malgré les belles promesses de l’intelligence artificielle. Recruter a l’aide de l’intelligence artificielle devrait être un jeu d’enfants mais cet enthousiasme n’est pas toujours constaté sur le continent Africain parcequ’il est coutûme de croire que l’utilisation de l’intelligence artificielle va remplacer l’humain et détruire des centaines de milliers d’emplois. De plus, il y a une peur et une apréhension des outils.
II – L’intelligence Artificielle intégrée au recrutement en Afrique: enjeux
- 1-Enjeu du paramétrage de base
En Afrique, les recruteurs sont confrontés aux enjeux de paramétrage de base. Si les paramètres pour l’utilisation des intelligences artificelles sont mal instalés les directives ne seront pas bien exécutées. Par exemple, certains curriculum vitae bien que répondant aux profils recherchés pourraient être exclu du processus de sélection simplement à cause d’un mauvais paramétrage de base des outils de travail dotés d’intelligence artificielle.
- 2-Enjeu de la gestion des communautés
Les recruteurs doivent créer et animer des communautés afin d’offrir aux membres de ces communautés des conseils et des prestations rh personnalisés. C’est un travail lourd qui constitue un enjeu de taille pour les recruteurs qui doivent réunir les candidats partageant les mêmes profils au sein des communautés. Au lieu d’un travail fastidieux fait à la main pour regrouper les profiles compatibles dans une même communauté, l’intelligence artificielle se charge de créer automatiquement ces groupes. Chaque communauté est donc constituée après une évaluation précise des profiles compatibles entre eux.
III – L’intelligence Artificielle intégrée au recrutement en Afrique: limites
- 1-Aujourd’hui au delà de la maîtrise technique, les entreprises recherchent des collaborateurs fiables, crédibles épousant la culture de l’entreprise dans une parfaite loyauté. Il est encore difficile de paramétrer ces valeurs dans le traitement des dossiers en amont de l’entretien.
- 2-Le risque de pertes d’emplois dans des secteurs déjà vulnérables.
- 3-Le problème de la gestion et de la protection des données personnelles.
- 4-La réduction du facteur ‘’humain’’ dans les différentes exécutions.
- 5-L’incertitude en Afrique dans le rang des populations.
- 6-Le manque d’infrastructures adéquates.
- 7-Le manque d’éducation des masses sur le sujet.
- 8-Le manque d’actions gouvernementales pour catalyser l’innovation en intelligence africaine dans une direction qui respecte et valorise les connaissances et les priorités locales en Afrique.
Pour conclure, ‘’En 2019, la Banque africaine de développement (BAD) a prévu que quelque 100 millions de jeunes sur le continent ne seraient pas en mesure de trouver un nouvel emploi d’ici 2030, les facteurs technologiques étant cités comme l’une des causes de cette pénurie.’’ Expertise
En revanche, l’intelligence artificielle dans le recrutement en Afriquepermettrait d’inclure ces milliers de jeunes en leur trouvant le poste idéal selon leurs expertises et leurs expériences. Les promesses et les usages de technologies liées aux intelligences artificielles étant diverses , il y a toutefois des limites dans son utilisation dans le recrutement en Afrique.
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